mercredi 26 août 2009

Article 47 :


Les douceurs touchent à leur fin. Les petits bonheurs perdent leur saveur excitante. L’euphorie du « tout est permis » retombe, les semaines ne s’étendent plus à perte de vue et l’horizon des vacances d’été se bouche. C’est le crépuscule sur le programme des réjouissances. Le jour raccourcit, tu te lèves plus tôt que le soleil, les émissions reprennent, et la télé reprendra un peu de qualité quand tu ne pourras plus la regarder. En attendant, elle diffuse que « Le cheval, c’est trop génial ». Ma mère, elle, diffuse toujours les mêmes choses. Elle parle, elle parle tellement, elle m’épuise à dilapider autant de salive et à distiller des insipidités gratuites. Pas besoin d’un boulot à temps plein, elle se surmène elle-même rien qu’en engageant une conversation. Je ne l’écoute plus. Sauf quand ça m’arrange.

Et c’est comme ça, les gens, s’ils se manifestent trop, ils finissent par nous sortir par les yeux. Je sens que j’écris trop, que ça ne t’intéresse pas, mais si tu savais tout ce qui se passe dans ma tête. Alors le plus futile se déverse ici. Je suis comme ma mère. On est de grosses anxieuses toutes deux, à la différence qu’elle est impudique.

C’est donc la rentrée. Ça a quelque chose de triste, mais ça a aussi l’odeur du nouveau départ. Le rendez-vous chez le coiffeur, les fringues neuves, les souliers cirés, le bureau rangé, le cartable brossé, la nouvelle classe, les copains bronzés. Tout ça, c’était avant. Quand on faisait l’appel au début du cours, qu’on avait une trousse remplie de feutres, des gommettes plein les doigts, qu’on écrivait au stylo plume, qu’on faisait une peinture pour la fête des mères, qu’on gagnait des bleus et des cicatrices à la récré, qu’on se faisait servir plat par plat à la cantine.

Les temps changent. Il y a quelque chose qui coince. Je te veux encore.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'insouciance nous a quittée...
Lâcheuse va'