mercredi 5 août 2009

Job d'été et schizophrènes.


Désormais, j’embauche tous les matins à 8h30 carillon. Mais je m’essouffle d’abord sur la selle de vélo pendant une vingtaine de minutes. Bilan : les B’Tween n’ont pas la clim. Je gagne ainsi la Trésorerie du Centre Hospitalier Psychiatrique, moite, rouge et hirsute, malgré tous mes efforts de démêlage et de maquillage pour ne pas être assimilée aux patients légitimes de l’établissement. Les vigils hésitent le soir à m’ouvrir la barrière, ils scrutent dans mon regard l’étincelle de folie, dans mon comportement une aliénation refoulée, dans mon sac à main une camisole dissimulée. Je voudrais bien leur hurler : « JE SUIS JUSTE SOPHIE BONNIN MERCI DE ME LAISSER SORTIR », mais au fond ce serait peut-être bien le meilleur argument que je pourrais avancer pour que l’on me cloître dans l’enceinte, qu’on m’enfile une muselière et qu’on me vaccine contre la rage. Deuxième bilan : le sourire forcé est de toute évidence un signe de bonne santé mentale.
C’est stupéfiant qu’avec ce tout premier job, je commence à cotiser pour ma propre retraite. Et ma mère qui me sort : « Conserve ce contrat de travail soigneusement, tu pourras le faire valoir d’ici quelques années quand tu prendras ta retraite. » Ce quelques années m’a laissée sur le cul. Employer le terme décennies aurait non seulement été plus judicieux, mais m’aurait aussi bien moins choquée sur mes dix-neuf années qui approchent de l’ère du dentier, du déambulateur et des grosses boucles d’oreilles en or. J’avais envie de lui répondre : « Si pour moi ce n’est que dans quelques années, alors pour toi, morue, c’est demain ! ». Mais ma décence légendaire m’a préservée de déclencher un conflit aussi inutile que coûteux en énergie. Alors bon, je me suis plantée devant Secret Story et puis voilà. Et maintenant que je viens de formuler ce terrible aveu par écrit … Pirouette cacahuète.

1 commentaire:

Jé a dit…

Et si on remplacait " chocolat " par un autre mot ??