lundi 31 août 2009

Article n°48 :


Ce que je trouve quand je me réinstalle : la ville irrespirable et étouffante. Les Bordelaises, une barrette dans les cheveux lisses, jolie tunique sur minces gambettes, à côté de qui j’ai l’impression d’avoir un vague lien de parenté m’unissant aux paillassons. Mon trottoir jonché de déjections canines. Le tram, supposé me servir toutes les dix minutes, mais pour cause d’incident technique ou de « mouvement social », ce sera un trajet pédestre. Les voisins qui ne pensent pas à se faire discrets. Le frigidaire qui va me réveiller tous les trois quarts d’heure. Et les boules quiès qui feront inévitablement amies-amies avec mes chers tympans, dans ce charmant cadre qu’est le conduit auditif.
J’étais ravie de reposer mes bagages ici. Je me suis violemment fritée avec mes parents, ils n’ont pas compris que c’était le stress qui parlait pour moi. Ils ont probablement confirmé sur ma personne l’opinion d’une pauvre garce exécrable, odieuse et ingrate. Ils ont probablement raison.
Ce que je quitte quand je me réinstalle : à peu près tout. On dirait que quelqu’un s’amuse à forer dans mes tripes.
J’y suis. Et je vais y rester.

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